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Un "non" français serait fantastique ! (18-04-2005)

HORST SCHMITTHENNER, D'IG METALL (ALLEMAGNE), évoque le coup de fouet qu'un rejet de la Constitution pourrait donner à la coopération syndicale.

Je suis persuadé que si un « non » devait finalement l'emporter en France, cela ne signifierait pas l'irruption du chaos en Europe et l'impossibilité pour les syndicats de s'entendre sur un socle de revendications communes. Tout au contraire, cela provoquerait une inflexion des rapports de forces en faveur des salariés et plus généralement de la majorité des populations. Les débats sur l'Europe sociale pourraient être formidablement relancés par un rejet du texte, et je pense qu'alors des coopérations bien plus fructueuses seraient possibles entre syndicats européens. Ils pourraient ainsi mener une nouvelle réflexion sur une constitution qui place bien l'homme au centre des préoccupations et non le capital.  (...) Bien évidemment, le directive Bolkestein, c'est une participation à ce dumping social. Cette décision qui consiste à construire un secteur à bas salaire et d'introduire un système de jobs à 1 euro (1) de l'heure n'est pas seulement redoutable pour les chômeurs, contraints d'accepter ces conditions, il l'est pour l'ensemble des salariés.

« Le système des jobs à 1 euro », introduit en même temps que la récente réforme du marché du travail, oblige tout chômeur de longue durée à accepter un « emploi » dit d'utilité publique s'il veut continuer à toucher l'aide sociale (environ 350 euros). Moyennant quoi, s'y ajoute la rémunération d'1 euro à l'heure, en Allemagne (ndr).