Remonter

 

UN NON REPUBLICAIN

 

par Ladislas Polski, délégué national à la santé du MRC

 

 

A l’approche du vote de dimanche, c’est sans doute inspiré par nos valeurs fondamentales que se fera le choix de nos concitoyens.

Or ces valeurs, celles de la République, héritières de la Révolution française, malgré tout ce qu’on a pu entendre des partisans du oui, sont décidément balayées par ce texte.

 

Balayée, la justice sociale, quand les services publics sont remplacés par des services d’intérêt économique général soumis à la concurrence, quand notre sécurité sociale et sa couverture maladie universelle sont menacées par ce principe de concurrence libre et non faussée que lui opposeraient les assurances privées en cas d’adoption du texte, quand le pacte de stabilité budgétaire, freinant la croissance et l’emploi, oublie de placer l’économie au service du bien-être des citoyens.

 

Balayée la souveraineté populaire quand un projet de constitution, au lieu d’être proposé au peuple par une assemblée constituante qu’il aurait élu à cet effet, est rédigé par un ancien président désavoué et un aréopage de « conventionnels » désignés, quand tous tentent d’expliquer au peuple qu’il n’a le choix qu’entre le oui et le chaos, quand enfin ce texte propose des institutions où seule la Commission européenne, non élue, a l’initiative des lois.

 

Balayée la laïcité, quand l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les églises, alors que la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte, quand la liberté de manifester sa religion individuellement ou collectivement, en public ou en privé, est la porte ouverte à tous les communautarismes.

 

Balayées donc ces valeurs sur lesquelles repose le pacte républicain.

Balayées au profit d’une Europe qui n’est plus qu’une vitrine vidée de son contenu au seul profit du marché.

Dire non à ce texte, c’est dire oui à une autre Europe.

Les peuples européens attendent notre non.

N’ayons pas peur de montrer la voie.

 

 

Paru dans La Marseillaise le 26 mai 2005