Jean-Luc, ce fond plus « neutre » te plait-il ?

La lettre électronique de Georges Sarre

Président du Mouvement des Citoyens

         N°5 – 25 janvier 2002

 

Sommaire :

*     Enron : la faillite prophétique

*     USINOR

*     Contacts 

 

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Enron : la faillite prophétique

De Nicolas Sarkozy à Dominique Strauss-kahn, de Laurent Fabius à Alain Juppé, tous les lieutenants des deux sortants se prononcent pour la privatisation des services publics. Seules des nuances sur les modalités et des calendriers les départagent. Mais, tous veulent encore baisser la part de l’État dans le capital de France Télécom. Tous veulent l’entrée progressive du capital privé dans EDF et GDF. Voilà encore une illustration de la politique du pareil au même.

 

Pourtant, au même moment, nous assistons à la faillite la plus retentissante de l’histoire des États-Unis, celle d’Enron. Elle devrait être source de réflexion. Le fondateur et dirigeant jusqu’à maintenant de cette société, Kenneth Lay, était devenu à la fois en trente ans le théoricien et le plus grand praticien du marché de l’électricité. Il est le véritable inspirateur des directives de Bruxelles dans ce domaine et donc de ceux qui désormais veulent privatiser EDF.

 

La raison profonde de la faillite d’Enron, au-delà des péripéties et des illégalités les plus récentes, est précisément que l’électricité ne peut être un marché, parce que l’électricité ne se stocke pas. Avec ses pannes à répétition, la Californie vient déjà de montrer les limites d’un système concurrentiel qui ne peut investir en faveur d’équipements ne servant de manière aléatoire qu’aux instants de pointe de consommation. La faillite d’Enron démontre que l’électricité ne peut être une activité spéculative, même sous couvert de courtage. Bien sûr, EDF a des bases plus solides, plus tangibles ; EDF reposera encore un certain temps sur le socle des acquis de la nationalisation. Mais, EDF n’échappera pas à terme aux conséquences de la concurrence et de la privatisation dans le domaine de l’électricité, sauf intervention de la puissance publique. Il faudra donc réintroduire par la fenêtre une puissance publique diminuée, alors qu’elle avait été, qu’elle est encore performante en étant passée par la grande porte du service public.

 

La faillite d’Enron montre aussi la perversité d’un système de contrôle dans lequel le contrôlé paye le contrôleur pour être contrôlé, mais aussi pour être conseillé. L’indépendance est un autre leurre idéologique du libéralisme. Les cabinets d’audit sont soumis au marché et finissent donc par être complaisants au moins avec leurs principaux clients. Perdre Enron, par exemple, aurait été à la fois perdre un client très important et perdre de l’image. Il a fallu composer. Il a fallu s’embourber. Il fut trop tard. Un tel engrenage est aussi vieux que le monde. Le contrôle doit être déconnecté du financement ; de ce point de vue, l’impôt est neutre. Le contrôleur doit dépendre d’une autre logique que celle du contrôlé ; de ce point de vue, une administration non bureaucratique ne rend des comptes qu’aux citoyens réunis en corps électoral ou à leurs représentants.

 

La faillite d’Enron est aussi un désastre pour les salariés de cette entreprise. Ils perdent leur emploi. Ils perdent surtout leur retraite. Certes, une telle accumulation n’est pas une obligation. Néanmoins, elle montre bien que les fonds de pension sont dans leur principe une autre illusion du libéralisme. L’argent de la vieillesse peut toujours être emporté par des investissements hasardeux. Ce n’est pas la bourse ou la vie ; c’est la bourse contre la vie.

 

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USINOR

QUESTION AU GOUVERNEMENT DE GEORGES SARRE

Assemblée nationale – mercredi 23 janvier 2002

 

Monsieur le Secrétaire État à l’industrie.

 

Rappel historique : pendant vingt ans, les contribuables français durent financer, à la demande du CNPF d’alors, la sidérurgie française.

 

Avec la nationalisation, il fallut encore payer des dettes. Heureusement, la nationalisation fût un succès! Usinor-Sacilor devint le premier groupe sidérurgique européen.

 

Puis, vint le gouvernement de Monsieur Balladur qui fit la privatisation : retour en arrière.

 

Aujourd’hui, le groupe USINOR fusionne avec deux autres sidérurgistes européens et veut délocaliser son siège social au Luxembourg, ce qui est pour le moins choquant.

 

Cette fusion sert également de paravent pour réorganiser ses activités. La direction d’USINOR a ainsi décidé la cession et la fermeture de plusieurs sites français :

 

- à Biache Saint-Vaast dans le Pas de Calais, ce sont 440 emplois qui vont être supprimés par la fermeture de l’usine.

- à Beautor dans l’Aisne, 350 emplois sont menacés par une cession de l’usine imposée par Bruxelles sans repreneur à l’horizon.

 

Dans des régions déjà lourdement touchées par les restructurations et le chômage, ces décisions tombent comme un couperet.

 

Quelle est la politique industrielle du gouvernement  face à la désindustrialisation de notre pays ? On ne la voit pas.

 

Où est le patriotisme d’entreprise (que vous appeliez de vos vœux Monsieur le Premier Ministre) d’une entreprise qui doit tout à la Nation française ?

 

Enfin, Monsieur le Ministre, que compte faire le gouvernement pour ne pas être mis aux abonnés absents ?

 

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