N°13 – 19 février 2002

La lettre électronique de Georges Sarre

Président du Mouvement des Citoyens

 

L’Euro, ses pompes et ses œuvres

Tristesse ! Dominique Strauss-Kahn a été oublié. Pour l’enterrement du franc, « on » a oublié d’inviter Dominique Strauss-Kahn. La puissance invitante n’a pas la mémoire courte. Douze ans après, le congrès de Rennes n’est pas encore terminé ; il continue à faire des ravages, au moins de protocole et de susceptibilité. « On » ne pouvait pas éviter de convier Lionel Jospin. Alors « on » a cherché celui de ses proches dont l’absence serait la plus emblématique.

 

Ainsi, va la France quand elle est gouvernée par des clans. Au sein du Parti socialiste, les tendances sont mortes ; plus personne n’a d’idées pour leur donner une substance. Les écuries sont fermées ; chacun sait depuis longtemps qu’il n’y aura qu’un seul candidat sérieux à la candidature. Alors, il reste des petits chefs de secteur qui continuent à affûter les couteaux pour un moment qui ne viendra peut-être jamais. Autour de Jacques Chirac, il y a le même système avec d’autres coteries. Il suffit de voir la ronde infernale de tous les « premiers ministrables » autoproclamés. Par son attitude de fausse pitié à l’égard de François Bayrou, Philippe Douste-Blazy en est la caricature.

 

Donc Laurent Fabius a fêté en grande pompe, mais en pompe restreinte, la disparition du franc, la disparition d’un aspect essentiel de l’indépendance nationale. Le peuple français n’a pas été invité à ces réjouissances. Pourtant, ils nous affirment tous que le passage à l’euro a été un succès. Néanmoins, ils ont évité la fête populaire. Ils ont préféré rester entre eux, comme Marie-Antoinette dans sa bergerie. Elle aimait les moutons propres et les bergers de pacotille. A la vérité, Lionel Jospin, Laurent Fabius, mais aussi Jacques Chirac, sans compter quelques autres de l’un ou de l’autre clan, ne sont pas assurés de la réussite de leur affaire.

 

Car, maintenant, il va falloir voir l’euro à l’œuvre. C’est bien beau d’avoir une monnaie unique. Mais, pourquoi faire ? La curiosité pour les nouveaux billets et pour les nouvelles pièces passée, les Français et aussi les autres Européens attendent de leur nouvelle monnaie les emplois, qui ont été promis, il y a dix ans, par ceux qui  leur demandaient d’approuver le traité de Maastricht. Or, malgré un euro qui existait déjà dans les banques, sans exister dans les poches, le chômage a commencé à augmenter à nouveau. En vertu du pacte de stabilité budgétaire, l’Allemagne a failli, comme un enfant turbulent, recevoir un avertissement. Seul, malgré la Commission de Bruxelles, un compromis politique a évité une situation aussi ridicule. Néanmoins, à cause de ce carcan arbitraire, nous n’avons plus de marge de manœuvre pour relancer l’économie et donc l’emploi.

 

Les Français jugeront du succès de l’euro à partir de leur vie quotidienne. L’épreuve n’est pas technique, même pas psychologique. Le critère est économique. Echec ou réussite, sur le court terme, l’ANPE nous le dira.

 

Mais, un succès éventuel de l’euro s’appréciera aussi dans la durée. En histoire, rien n’est jamais irréversible. Les quinze Républiques de l’Union Soviétique  avaient un rouble unique, les six Républiques de la Yougoslavie socialiste avaient un dinar unique, qu’en est-il aujourd’hui ? Chacun des nouveaux Etats a voulu posséder sa monnaie nationale. Plus qu’un signe concret d’émancipation, elle est le levier d’une possible action économique. Certes, dira-t-on, mais certains de ces pays aspirent non seulement à entrer dans l’Union Européenne, mais aussi à participer à la monnaie unique. Arrêtons de nous aveugler, ces pays attendent surtout des fonds structurels. Regardons les choses en face, les besoins de l’Europe centrale et orientale sont immenses. Déjà, l’Allemagne, principal contributeur, rechigne. Combien de temps, les Européens de l’Ouest pourront-ils payer ?

 

En réalité, pour aider au développement de l’Europe centrale et orientale, il faudrait des cadres beaucoup moins rigides, beaucoup moins formels, permettant de répondre dans la souplesse à des situations bien différentes. L’euro serait alors un frein à toute adaptation.

Réponse à Glavany

Déclaration de Georges Sarre au Blanc-Mesnil

En réponse à Jean Glavany, après les propos de Jean Glavany, et quelques autres dirigeants ou affidés du Parti Socialiste sur Jean-Pierre Chevènement, j’invite fermement Lionel Jospin à ne pas encourager chez ses lieutenants et chez son directeur de campagne en particulier la tentation du style « voyou ».

Si on veut instruire un procès en trahison allons-y ! Lionel Jospin aura des comptes à rendre.

Rencontre avec les signataires de l’appel aux syndicalistes en faveur de la candidature de Jean-Pierre Chevènement

 

La République ne peut être elle-même que si elle est sociale. C’est-à-dire si elle assure à chaque citoyen la possibilité de subvenir à ses besoins et à ceux des siens. La solidarité doit jouer alors en faveur de ceux qui ne peuvent travailler. L’emploi, le droit du travail, la protection sociale sont donc des exigences républicaines. Aussi, il est important que de nombreux représentants de toutes les couches de salariés se prononcent pour Jean-Pierre Chevènement. Il veut relever la France avec la République. Il veut que la République soit pleinement sociale. Il est significatif que, dès son origine, ce mouvement de soutien à Jean-Pierre Chevènement ait reçu l’adhésion de syndicalistes, appartenant à toutes les composantes du mouvement syndical français. Dans ce domaine, aussi, devant l’urgence, il y a des clivages qu’il faut savoir dépasser.

 

Pour être sociale, la République ne peut être absente du champ de l’économie. Elle dispose alors de deux principaux leviers : la loi et le service public. Issue du débat public et démocratique entre les citoyens, la loi protège les plus faibles parce qu’elle est égale pour tous. La loi, expression de l’intérêt général, est garantie par la force de l’Etat, de la République donc. Or, on voit bien que le règne de la loi est, aujourd’hui, de plus en plus critiqué et discrédité au profit du contrat. Un des rares propos un peu consistant de Jacques Chirac, lors de sa déclaration de candidature, fut une apologie du contrat. De son côté, Martine Aubry, qui a rédigé le programme du parti du « possible » candidat, a dit tout le bien qu’elle pensait du contrat. Or, le contrat, c’est le fruit d’un rapport de forces entre des parties privées, donc rarement entre des parties égales.

 

Le contrat consacre l’infériorité du faible. Le contrat laisse seul l’employé devant l’employeur. Certes, il y a le syndicat. La vocation du syndicalisme est même d’essayer de rééquilibrer le rapport de forces. Mais, vous savez d’expérience combien ce rééquilibrage est difficile, combien l’employeur possède de moyens pour l’empêcher ou, tout au moins, pour qu’il ne soit jamais parfait. La puissance du syndicalisme dépend donc d’abord, bien sûr, de l’adhésion des salariés. Mais, elle doit aussi être confortée par la force de la loi. Le monde du travail a besoin d’une République vigoureuse, qui sache s’affirmer et faire respecter la loi.

 

Le service public est un autre moyen pour la République. Par ce biais, elle peut impulser et entraîner l’économie ; elle peut aménager le territoire ; elle peut intervenir pour procéder aux corrections nécessaires, sans avoir recours à une lourde bureaucratie. Jacques Chirac et Lionel Jospin, d’un commun accord, liquident les services publics en les privatisant. Ils se disent contraints par Bruxelles par les « talibans » de la concurrence. Mais, ces contraintes, c’est eux qui les acceptent ! Les directives, c’est eux qui les approuvent !

Aujourd’hui, ils en sont à vouloir privatiser EDF. Ils se chamaillent pour savoir si l’Etat doit rester ou non majoritaire ; vain pugilat quand la logique du profit est rouleau compresseur ! Vain pugilat, car tout seuil finit par sauter !

 

Avec France Télécom, nous voyons les premiers dégâts à terme : endettement excessif d’une entreprise qui a trop acheté trop cher à l’étranger. Et aussi l’équivalent de vingt départements qui n’est pas couvert par le téléphone portable. Enfin, comment ne pas signaler que Jean Claude Gayssot, ministre communiste des Transports, s’apprête à mettre en bourse la société des Autoroutes du Sud de la France ?  L’idéologie de la mondialisation ultra-libérale fait décidemment des ravages !

 

Cette même idéologie menace de démanteler notre protection sociale. Sur la suggestion intéressée du Medef, commence à pointer l’idée d’introduire au sein de l’assurance-maladie au nom d’une prétendue meilleure efficacité un peu de concurrence, juste un peu de concurrence, au début bien sûr. De même, Lionel Jospin et Jacques Chirac veulent instiller progressivement et de manière détournée la retraite par capitalisation. Nos deux compères sont prudents, ils connaissent l’attachement des Français à la répartition. Mais, Lionel Jospin a déjà obtenu le soutien du président du plus important fond de pension américain. La faillite retentissante d’Enron ne les gêne pas. Pourtant, les salariés de cette entreprise ont perdu non seulement leur emploi, mais aussi leur retraite. Nos deux sortants et leurs amis veulent jouer en bourse les économies des travailleurs. Avec le secteur public, nous avions en France un fond de pension national collectif. Il assurait l’avenir économique du pays. Il était le socle de la solidarité entre les générations. Ils finissent de le mettre à l’encan.

 

Alors, il faut alimenter le marché des capitaux pour subvenir à tant de braderies. L’argent de la protection sociale est une proie désignée. Ils tentent même de faire vibrer la corde du patriotisme. Les fonds de pension anglo-saxons possèderaient 40 % du CAC 40. De qui la faute ? Ils voudraient nous faire croire que des fonds de pension français investiraient en France. Peut-être d’ailleurs, si c’est leur intérêt. Mais, ils iront ailleurs, si leur intérêt est autre. Le problème des retraites dans notre pays sera résolu par l’emploi et la démographie.


Chers Amis, Chers Camarades,

Avec Jean-Pierre Chevènement, nous avons la possibilité de voir s’arrêter l’hémorragie des acquis sociaux, l’anéantissement des conquêtes du mouvement ouvrier. Pour la France et pour la République, nous ne devons pas laisser passer cette chance.

 

Nous devons convaincre tous ceux qui pourraient se laisser séduire par celui qui nous a fait, il y a sept ans, le coup de la « fracture sociale », ou par ces candidats qui vont agiter comme un talisman leur appartenance à une gauche qu’ils ont vidée de tout sens. Je ne veux même pas évoquer les impasses rhétoriques sur les « travailleuses, travailleurs ».

 

Jean-Pierre Chevènement est connu. Jean-Pierre Chevènement est crédible. Jean-Pierre Chevènement est fiable. A vous d’en convaincre les salariés.

 

Pour contacter Georges Sarre

 

 

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